Alma, Québec — Sans que rien n’y paresse à première vue, Steven Harper annonçait en janvier dernier qu’il allait faire de l’amélioration de la santé des femmes et des enfants un objectif du G8 qu’il présidera en juin. Une annonce étrange qui laissait tout le monde pantois.
Que lui arrive-t-il ? Pourquoi une telle attention de la part de notre premier ministre, lui qui ne semble pas très porté sur la compassion et la misère des autres.
La chroniqueuse du Devoir, Manon Cornellier a poussé le questionnement et publie aujourd’hui « Les revers d’une bonne intention ». (C’est moi qui souligne en gras)
« Cette quasi-illumination est largement le fait d’une coalition internationale d’environ 300 organisations — le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant […].
« Le Partenariat et tous les groupes intéressés ont applaudi à l’initiative de Stephen Harper. Quelques personnes, cependant, ont noté une grosse omission dans cette déclaration. On ne faisait nulle part mention de la santé de la reproduction, ce qui a fait craindre un glissement à la George W. Bush qui a mis fin au financement d’organisations qui défendaient l’accès à des services sécuritaires d’interruption volontaire de grossesse.
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« Le chef libéral Michael Ignatieff a été un des premiers à s’en inquiéter publiquement. L’ancien ambassadeur et émissaire onusien Stephen Lewis a vite suivi. Les opposants à l’avortement, eux, se sont réjouis, déduisant des paroles des uns et du silence des autres qu’Ottawa ne permettrait pas que l’argent public soutienne des organismes faisant la promotion de la contraception et de l’accès à des services d’avortement sécuritaires.
[…]
« Aider les enfants et les femmes enceintes est louable et essentiel, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi aider les femmes avant, après et entre les grossesses. Les aider aussi à espacer ou retarder ces dernières, si c’est ce qu’elles souhaitent. Exclure la planification des naissances des secteurs d’intervention du G8 équivaut à priver les femmes qu’on dit vouloir aider de moyens cruciaux pour contrôler une part importante de leur destinée et de leur santé.
« Cette décision du gouvernement Harper relève soit de l’idéologie, soit d’un simple désir d’amadouer une base un peu rétive, comme ces députés conservateurs qui militent pour couper les vivres à la Fédération internationale de planification des naissances (Planned Parenthood). Qu’importe la raison, ce choix reste inacceptable, car celles qui en paient le prix sont toujours celles qui ont le moins… d’options. »
Comme quoi il faut absolument rester vigilant en tout temps avec ce gouvernement ultraconservateur.
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