Est-ce moi qui étais trop occupé cette semaine pour bien suivre l’actualité quotidienne, ou est-ce parce que le sommet du G20 est passé discrètement ? Certainement un peu des deux.
Ou ai-je été distrait par notre premier ministre Harper qui a volé la vedette avec ses non-participations à deux importantes réunions internationales, alors qu’il était, dans un premier temps, dans la même ville à rencontrer un maire, fût-il de New York, pour ensuite se rendre dans un Tim Horton dans le Sud de l’Ontario. Deux bonnes raisons, à ses yeux, pour manquer une rencontre de chefs d’État sur les questions de l’environnement et le lendemain, l’ouverture de la session des Nations Unies où tous les plus grands dirigeants de se monde étaient présents. Cela en dit gros sur l’importance qu’accorde Steven Harper aux affaires étrangères.
Sur la scène internationale, le Canada est devenu l’ombre de lui-même… Quand sera-t-il la risée de tous ?
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Je reviens sur la rencontre de Pittsburgh – où notre premier ministre était présent, cette fois-ci !
Tout de même étrange : il ne semble plus y avoir d’urgences alors que le taux de chômage des pays participants n’a jamais été aussi élevé. Il frôle les 10 % et l’ensemble des analystes s’entend pour dire qu’il n’est pas près de redescendre. Cela est sans compter que depuis le sommet de G20 à Londres, au printemps dernier, les banques se sont remises à faire des profits démesurés et à offrir des primes indécentes à ces dirigeants.
Dans sa chronique du samedi 26 septembre dans Le Devoir intitulée « Voilà Pittsburgh! », Gil Courtemanche résume la position des trois groupes de pays présents à ce sommet.
« Le premier […] est composé essentiellement des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada. Ces pays ne trouvent au capitalisme aucun défaut inhérent, […].
« Puis il y a l’Europe, essentiellement menée par la France et l’Allemagne, mais aussi poussée par une vague de contestation populaire qui n’existe pas ici. […] Leur approche est plus directive, plus étatique, mais devant l’opposition des Saxons dont nous sommes, ils acceptent bien souvent des compromis si ténus que même les spéculateurs les trouvent normaux.
« Et il y a ce troisième groupe dont on parle peu, pays qu’on dit émergents : la Chine, l’Inde, le Brésil. Curieusement, ils ont beaucoup mieux résisté que nous à la crise. […] De manières différentes, ces pays organisent leur économie. On ne laisse pas l’aventurisme et la soif du gain décider du sort de la société. Car c’est bien ce qui est survenu en Occident, l’aventurisme et la soif du gain. Non seulement ces pays ont-ils résisté à la crise, mais ils en sortent renforcés. […] »
Avec ce sommet, nous sommes bien loin des déclarations fracassantes de Sarkozy du début de l’année qui clamait la fin du capitalisme sauvage : « Le monde ne sera plus jamais pareil. » (Sic !)
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